Bethy Reicher
Les premiers mots dits, murmurés, chantés au-dessus du berceau parisien de Betty Reicher émanèrent en yiddish de parents émigrés, Kolomya (Galicie) pour son père, Lodz (Pologne) pour sa mère.
Son père l’emmène tous les jeudis rue des Rosiers, au Pletzl, faire les courses pour shabes ; le samedi et les jours de fête à la synagogue de la rue Pavée.
Elle joue avec les autres enfants alors que son père prie. Elle a parfois un peu honte de manquer la classe et commence à se sentir différente des autres enfants de l’école communale Jules Ferry.
Avec sa mère, elle côtoie des femmes qui parlent en yiddish, haut et fort. Elle fait mine de ne pas comprendre afin de rester dans ce cercle chaud dans lequel on boit du thé accompagné de petits gâteaux secs, dans lequel on chante, rit et pleure en évoquant le passé, le paradis perdu d’avant la guerre, la famille et les amis disparus.
Durant les vacances, en colonie, elle apprend des chansons en hébreu et des danses folkloriques israéliennes.
Diplômée de droit privé mais frustrée de son amour pour la scène, Betty Reicher mène parallèlement une carrière de juriste « pour vivre », une activité de comédienne et chanteuse « pour exister ».
Au sein de troupes amateur, elle joue dans Fin de partie de Beckett, Noces de sang de Garcia Lorca, Trahisons de Pinter, plusieurs pièces de Feydeau et différents rôles du répertoire classique et moderne.
Puis elle rencontre Christian Dente, assistant d’Antoine Vitez et fondateur de l’Ecole de la chanson. Là, elle acquiert une formation de chanteuse, écrit ses propres chansons et crée un tour de chant franco-yiddish parsemé de textes où elle raconte son enfance franco-juive, tour de chant qu’elle donne régulièrement lors de concerts publics.
Elle chante également dans des associations juives (Cojasor, Farband, Cercle Bernard Lazare, Fondation Rothschild, etc.)
Depuis quelques années, elle poursuit des études littéraires de yiddish à la Maison de la culture yiddish. Elle a créé un cabaret yiddish en décembre 2010 dont elle met en scène les représentations et pour lequel elle assure la direction artistique. Ce cabaret donne plusieurs représentations par an.
Elle fait également partie du Troïm Teater, la troupe de théâtre de la Maison de la culture yiddish.
Langues : français, yiddish, anglais, allemand.
Betty Reicher chante Ikh hob dir tsufil lib