Vendredi 21 novembre 2014 à 19h30
Josef Kerler — poète et dissident
Projection du documentaire de Boris Sandler (en yiddish, sous-titré en anglais) suivie d’un débat en yiddish entre Boris Sandler et Yitskhok Niborski avec une traduction simultanée en français par Samuel Grosman
Le poète Josef Kerler (1918-2000) appartient à la génération des intellectuels yiddish dont la vie et l’oeuvre s’articulent autour de deux périodes distinctes : une période soviétique et une période israélienne. Pour ces intellectuels, la langue yiddish unissait ces deux époques et les portait l’une vers l’autre.
Le régime soviétique qui l’avait d’abord inspiré lui arracha ensuite la plume des mains. Parce qu’il était considéré comme un poète nationaliste, il fut exilé dans un goulag, aux confins de la Russie. Mais la poésie de Kerler, elle, empreinte de lyrisme intime et populaire, ne devait pas disparaître. Au contraire, elle retentit avec une grande force de contestation.
Dans la dernière édition des Monologues d’écrivains yiddish de Boris Sandler, Kerler récite sa poésie et raconte le voyage qui l’a mené sur les traces de l’histoire juive de l’ex-union soviétique, où son farouche attachement pour le Yiddish s’est forgé – et où il a aussi du payer cher cet attachement.
Il est le fondateur et fut pendant des années le rédacteur en chef du Yerushalaymer Almanakh, une revue littéraire en yiddish à Jérusalem. La revue est aujourd’hui éditée par son fils Dov-Ber Kerler, linguiste yiddish également connu comme poète sous le nom de Boris Karlov.
Des images d’archive et des photos personnelles, ainsi qu’un interview poignant avec son fils Dov-Ber à Bloomington, Indiana aux Etats-Unis, mettent en perspective la trajectoire unique qui fut la sienne, entre le poète yiddish du goulag et la figure prominente du monde yiddishiste de Jérusalem.
Boris Sandler est né à Beltz (Bessarabie/Moldavie). Il est le réalisateur de plusieurs films documentaires et l’auteur de nombreux ouvrages de poésie et de prose. Depuis avril 1998, il est le rédacteur en chef du Yiddish Forverts.
Le film est en yiddish, avec un sous-titrage en anglais, et dure 40 minutes.
P.A.F. 10 €, adhérent 7 €
Réservation auprès de Laurence Buchwald